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Le Taekwondo en Famille : Interview d’Isabelle et Patrice Tafial, arbitres

Je vous présente dans cet article, une double interview. Isabelle et Patrice Tafial arbitres internationaux, tous deux investis dans le monde du Taekwondo, de l’arbitrage combat, du jugement technique Poomsé.

Vous pouvez découvrir deux points de vu pour une même passion.

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  • Bonjour Isabelle et Patrice, pouvez vous vous présenter rapidement et expliquer votre parcours jusqu’ici dans le taekwondo?

Isabelle : J’ai 48 ans, je suis enseignante (et directrice) dans une école maternelle, mariée (à Patrice), avec un enfant et trois petits-enfants. Je pratique le taekwondo depuis 25 ans. Je suis actuellement responsable d’arbitrage en Aquitaine.

Patrice : J’ai commencé le taekwondo au CKF Bondy. J’ai pratiqué la compétition au niveau national. Suite à mon accident, j’ai fait un dernier championnat de France et pour rester dans le milieu de la compétition je me suis orienté vers l’arbitrage. 

  • Le fait de pratiquer cette activité identique dans la même discipline en couple, avantages ou inconvénients?

Isabelle : Avantages, c’est certain! Même passion, discussions assurées à la maison! Des fois difficile pour l’organisation, surtout quand le fils était jeune!

Patrice : Avantages; être ensemble et transpirer ensemble après des journées parfois difficiles au travail. Inconvénient; des problèmes de club ont tendance à nous suivre jusqu’à la maison.

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  • Vous êtes tous les deux également juges techniques pour les compétitions poomsé, quelle fonction est la plus intéressante pour vous, pourquoi?

Isabelle : l’arbitrage des combats! Car c’est différent à chaque fois. En technique, un juge regarde le même poumsé trop longtemps! arbitrer en combat, il y a le travail et le plaisir. Juge poumsé, je ne vois que le travail.

Patrice : Juge technique demande une grande concentration, une connaissance technique pointue et la connaissance du règlement d’arbitrage technique. Le juge technique est celui qui a mon avis est le plus près de l’art martial « taekwondo ». Car il est toujours à la recherche de celui qui aura un enchaînement de technique parfait (précis, puissant avec un ensemble d’impression dans le regard qui ne  laisse aucun doute sur la détermination du pratiquant) du début à la fin.

Le combat est différent, c’est spectaculaire, c’est la partie sportive du taekwondo qui permet une médiatisation de la discipline. C’est deux fauves qui sont sur une espace pour se battre et gagner. En tant qu’arbitre, je dois les laisser se battre avec leur agressivité, leur malice tout en restant dans les limites des règles établies pour la compétition. Imaginez, deux combattants de plus de 84kg arbitrés par une personne qui pèse 54kg tout habillée, et quand cette personne demande à deux monstres de 84kg et en pleine action de s’arrêter et que ceux-ci s’arrêtent sans broncher ! C’est ……… n’est ce pas ?

Tu es dans l’action, tu participes à l’action.

Dans l’arbitrage technique tu subis. 

C’est ça la différence.

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  • Pourquoi cet investissement dans ce domaine? (L’arbitrage)

Isabelle : C’est un moyen pour rester actif et de voir des compétitions. Quand j’ai arrêter de combattre en compétition, cela m’a semblé naturel d’aller à l’arbitrage.

Patrice :  C’est un moyen de rester dans le milieu et de suivre l’évolution des techniques de combat qui fonctionnent en compétition.

Cela permet aussi de mettre mes clubs à jour des nouvelles règles.

 

  • Y a t’il du stress comme les combattants? Quelle pression à t’on en tant qu’arbitre?

Isabelle : La pression est là, mais pas comme celle des compétiteurs. On a qu’un objectif : que le meilleur gagne. Et peur de ne pas tout voir, de ne pas prendre les bonnes décisions. Mais c’est vrai qu’avec le temps, le stress diminue.

Patrice :  Oui, il y a du stress et une pression, celle de ne pas faire d’erreur, celle de tout voir, celle de prendre la bonne décision au bon moment, celle de ne pas montrer mon stress aux compétiteurs et à mes collègues arbitres, celle de ne pas être un gendarme qui distribue des avertissements et des sanctions mais d’un animateur, d’un gestionnaire, d’un manager qui dirige un spectacle en se faisant le plus discret possible.

 

  • Est ce différent lorsque l’on est responsable d’une aire de combat?

Isabelle : il y a une équipe à organiser, des conseils à donner; Il faut savoir manager des personnes… Il faut composer (ou pas) avec des personnalités différentes, qui sont là bénévolement.

Patrice : C’est une tâche différente, c’est une équipe dont tu as la responsabilité. 

La charge est un peu plus compliquée, car c’est une gestion d’hommes et de femmes avec des niveaux de compétences différents.

Une évaluation des compétences de chacun doit être faite avant le début de la compétition et après mettre en confiance son groupe.

La différence entre arbitre et responsable de table : l’arbitre fait une faute c’est lui le problème. Le responsable de table est le responsable de tous les problèmes qui se passent sur son aire qu’il soit présent ou non au moment des faits. Le responsable de table doit protéger ces arbitres.

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  • Personnellement, quelle est  la partie la plus plaisante?

Isabelle : Arbitrer car à ce moment je profite des combats. Je suis dans une bulle ou je ne vois que les compétiteurs et ce qui se rapporte au combat. Les coups de pieds sont donnés à 1 mètre de moi. Un vrai plaisir pour ceux qui aiment le combat, sans combattre!

Patrice : Arbitre de centre.

 

  • (question pour Isabelle)
    La place d’une femme arbitre et responsable d’aire dans la partie combat, est ce dur et le conseilleriez vous aux autres pratiquantes de taekwondo?

Isabelle : Si on a envie de progresser et de faire progresser l’arbitrage, femme ou homme importe peu.  Sauf pour certains hommes, qui ont leur égo mal placé, et qui eux sont bien placés! Si je suis restée si longtemps dans l’arbitrage, c’est grâce à mon époux qui m’a protégé de ces arbitres “prédateurs”. Si je suis aussi bien placée dans l’arbitrage fédéral, c’est parce que je suis la femme de Patrice. Mais les mentalités changent. Les arbitres sous “mes ordres” peuvent se plaindre de moi, mais pas parce que suis une femme, je suis aussi casse pied!

  • Lorsqu’on est arbitre international, a on les mêmes rêves qu’un compétiteur de haut niveau : participer aux jeux olympique?

Isabelle : J’ai bien eu ce rêve, mais très peu de temps. Je suis lucide, je vois comment fonctionne le système. Mais j’aime toujours arbitrer de beaux combats!

Patrice : Ça c’est vrai quand on est jeune, mais moi je suis trop vieux pour ça !!

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  • Un objectif futur?

Isabelle : Pouvoir arbitrer plus de compétitions internationales (il me faudrait être sur la liste des arbitres de haut niveau afin que l’Education Nationale m’autorise à m’absenter, mais je n’arbitre pas assez de compétitions internationales pour prétendre à ce sésame.

Patrice : Prendre un peu plus de temps pour moi et les miens

 

Isabelle et Patrice MERCI beaucoup d’avoir pris de votre temps pour répondre à ces questions, je vous souhaite une très bonne continuation en continuant à vous faire plaisir !

 

Le stage d’été de Maître Lee Won Sik à Béziers

Je tenais à vous présenter sous une forme d’interview, le stage d’été de Maître Lee Won Sik.

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Pourquoi?

Tout simplement parce que je ne voulais pas que vous ayez qu’un seul point de vu…

– Ce stage existe depuis 25 ans et se déroule comme cela durant 5 jours :

 

  • Le matin, 2h d’entraînement dans les rues de Portiragnes, puis dans le sable de la plage, pour finir dans la mer… Chaude ou pas d’ailleurs 🙂
  • L’après midi, (après une sieste vivement conseillé) 3h d’entraînement en salle avec un maximum de contenu… et de transpiration…

 

Vous aurez alors, ci-dessous, le retour de deux stagiaires, au profil différents qui vous présenteront cette semaine très spéciale.

  1. Jean-Michel Hertzog, Région Lorraine.
  2. Didier Chassefeyre, Région Auvergne.
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Jean-Michel Hertzog en yop tchagui

Bonjour Jean-Michel,

 

  • Peux tu te présenter rapidement?

« Je pratique le Taekwondo depuis 1985, dans le club de mon village prés de Nancy, j’avais 16 ans. J’ai fait de la compétition combat quand j’avais une vingtaine d’année et technique ces dernières années. J’ai passé mon 1er dan en 1995 et 5èmé dan depuis 2010. J’ai repris le club Seichamps avec Sébastien Borges lors du départ de mon professeur Thierry Chaminadas en 2010. Dans les années 2000 j’ai été vice-président de la ligue lorraine et depuis 3 ans je suis responsable du CRAHN technique de Lorraine. »

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Jean-Michel, « un coeur à prendre » lol, sais prendre soin de ses amis entre deux coups de pieds.
Ici Jean-Michel avec son ami Sébastien Borges.

 

  • Avec Sébastien Borges, ton collègue et ami, vous êtes les plus anciens dans ce stage, depuis combien d’année le faite vous? Pourquoi revenir tous les ans?

« C’est en 1997 que je découvre lors d’un stage organisé par la ligue lorraine Me Lee Won Sik. Un dimanche de stage qui nous a surpris par l’intensité physique dans un premier temps, mais également par la richesse de l’enseignement. Et un tel niveau de maîtrise nous a tous impressionnés. Après renseignements auprès du maître, il nous apprend l’existence d’un stage d’été la dernière semaine de juillet.

C’était parti.

Je peux dire, et je pense que Sébastien sera d’accord avec moi, ce fut la semaine la plus intense de notre vie de taekwondoïste…

On a appris dans tous les domaines : technique, physique, timing, rythme, précision, puissance, stabilité, équilibre, mental, etc….

Depuis on revient chaque année, et chaque année on apprend des choses nouvelles. Non seulement parce que le panel de choses à savoir est vaste mais aussi parce que Me Lee sait évoluer en même temps qu’évolue le Taekwondo ( contrairement à certains autres maîtres ). »

 

  • Que pourrait tu dire sur l’ambiance dans ce stage?

« En plus de tout cela, l’ambiance de ce stage est particulière; il faut avouer que physiquement c’est loin d’être de tout repos et même si au début du stage certains sont plus en forme que d’autres, ce n’est pas toujours le cas le dernier jour. On y découvre beaucoup de chose sur soi-même. Les stagiaires viennent de différentes régions et les échanges sont vraiment intéressants. Me Lee est bien évidement beaucoup pour l’ambiance, il sait s’adapter à son public, a beaucoup d’humour mais sait être ferme quand il le faut. »

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Du physique, de la technique, de la casse, du hoshinsoul, du combat… bref un stage complet.

 

  • Que pourrais tu dire, en comparaison avec d’autre stage que tu aurai fait avec d’autres maîtres.

« En plus de 25 ans de pratique, j’ai fait pas mal de stages avec des grands champions, des grands entraineurs et d’autres grands maîtres en France et à l’étranger. Et j’ai pu me rends compte que non seulement le niveau de maîtrise du Taekwondo de maître Lee Won Sik est l’un des tout meilleur au monde mais également qu’il sait transmettre son enseignement et surtout sa passion pour cet art. »

 

  • Avec tout ce que cela t’apporte, arrives tu a en faire profiter ta région?

  » De mon côté, j’essaye au niveau de mon club de retransmettre son enseignement à nos élèves du club. Et en temps que responsable du CRAHN c’est une source intarissable de détails techniques pour mes élèves et moi-même. »

 

  • Aurais tu quelque chose a ajouter?

« J’ajouterai enfin que Me Lee, bien sûr m’impressionne par ses qualités dans sa pratique du Taekwondo, mais aussi par ses qualités humaines. »

 

Jean Michel, merci beaucoup

 

 

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Didier Chassefeyre en yop tchagui sur la plage de Portiragnes.

Bonjour Didier,

 

  • Peux tu te présenter rapidement?

« Début du Taekwondo en 95, ceinture noire 4eme dan, arbitre national 1er degré, RAR & DTR ligue d’Auvergne, Juge technique national, juge passage de grade ligue d’Auvergne, membre du comité directeur de la fédération, Entraîneur du club de Chadrac & du club de Vorey (43). »

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Didier et Jean-Michel décompressent après les entrainements autour d’un verre.

 

  • Cela fait 4 ans que tu viens au stage d’été de Maître Lee, qu’ est ce que cela t’as apporter?

« Chaque année les stages sont toujours très intéressants, ils sont riches d’explications sur l’exécution des poomsées, la compréhension et l’efficacité des mouvements. L’utilisation de ces derniers afin d’éviter au maximum des blessures inutiles. Ce stage est pour moi aussi une occasion de bénéficier de cours dirigés par un expert honorable et émérite. »

 

  • Avec tous ce que cela t’apporte, arrives tu a en faire profiter ta région?

« Certains clubs de ma région, autre que mes clubs, peuvent effectivement bénéficier des biens faits que je rapporte des stages de Maitre Lee, à l’occasion des stages organisés par moi même dans ma région. »

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Surpassement et convivialité pour un stage pas comme les autres…

 

  • Que pourrai tu dire, en comparaison avec d’autre stage que tu aurais fait avec d’autres maîtres?

 » En comparaison avec d’autres stage dirigés par d’autre Maîtres, je dirai que Maître Lee est quelqu’un d’exceptionnel avec qui il est agréable d’apprendre, où la communication est aisée. C’est une personne intéressante qui sait être le Maître en ce qui concerne sa discipline et où l’on retrouve l’homme conviviale est sympathique après l’entraînement. »

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Des moments conviviaux comme cela, ce n’est pas dans tous les stages…

 

  • Que pourrait tu dire sur l’ambiance dans ce stage?

« Depuis quatre ans maintenant, nous nous retrouvons, quelques habitués, puis chaque année une pièce de plus rejoint l’équipe. Pour les plus anciens des liens se sont crées et c’est toujours un plaisir de venir partager cette semaine de stage. Le soir on se retrouve pour de moments sympathiques au camping, où l’on partage quelques chips autour du verre de l’amitié.

A la fin du stage le pique nique préparé par Christine, partagé dans le bosquet signe la récompense de maître Lee puis le repas au restaurant où tout le monde se retrouve, viens clôturer cette semaine de travail sans relâche. »

 

  • Aurais tu quelque chose a ajouter?

 « Bref le stage d’été de Maître Lee est pour moi un stage que beaucoup d’adepte du Taekwondo devraient faire car c’est aussi à cette occasion qu’ils découvriraient la vrai discipline du Taekwondo !!!!! »

 

Didier, merci beaucoup

 

J’espère que cet article vous donnera envi de réfléchir sur votre pratique du Taekwondo.

Lee Won Sik, un Maître, une passion pour le Taekwondo

Maitre Lee Won Sik et Eric Albasini
Maitre Lee Won Sik et Eric Albasini sur la plage de Portiragne durant un stage estival

 

C’est avec un très grand honneur que je vous présente cet Interview de Maitre Lee Won Sik. Maitre Lee est, pour moi, une véritable référence en Taekwondo. Je suis ses stages le plus souvent possible et applique ensuite ses directives dans ma pratique personnelle et cela influence directement mon enseignement…

 

 

– Éric Albasini : Maître Lee Won Sik bonjour, tout d’abord merci d’avoir accepté de répondre à ces quelques questions pour le site TaeKwonDo-Club France (www.taekwondoclub.fr).

 

– Éric Albasini : Pouvez-vous nous donner votre parcours avant d’arriver en France, et pourquoi la France ?

– Maître Lee Won Sik : J’ai commencé le Taekwondo à Séoul à 10 ans. D’abord compétiteur combat, très rapidement je suis devenu enseignant d’un club de Taekwondo. Mon Maître avait un ami qui était Maître de Corée à Toulouse et qui cherchait un jeune Maître avec les compétences nécessaires pour l’aider à développer le Taekwondo en France. C’est moi qui ai été choisi. A mon arrivée en France, j’étais 4ème Dan.

 

Un tyo yop tchagui de Maitre Lee Won Sik
Un tyo yop tchagui de Maitre Lee Won Sik, un faux air de Bruce Lee, non ?

– Vous êtes actuellement 7ème dan (grand Maître), pouvez-vous nous dire comment vous avez été formé au Taekwondo ?

J’ai été formé par Maître Cho Kyong Soo d’abord, puis par Me Lee Tchol Soo.

 

– Vous avez été champion combat de Corée, vous êtes le référent technique en France…technique ou combat, une préférence ?

J’ai été double champion combat de Corée, mais j’ai toujours pratiqué le Taekwondo traditionnel tel qu’il est enseigné en Corée. Lorsque je suis arrivé en France, j’enseignai aussi bien le combat que la technique. Puis, j’ai choisi de développer la technique parce qu’a l’époque elle était moins connue et qu’il y avait tout à faire à ce niveau.

 

– De quel façon êtes vous arrivé au poste de cadre, responsable technique fédéral au sein de la FFTDA ?

J’ai d’abord été choisi pour être entraîneur de l’équipe de France technique, poste que j’ai occupé 10 ans avant d’être choisi par le D.T.N. pour être directeur technique fédéral traditionnel.

 

Maitre Lee Won Sik aime s'entrainer dans la nature comme durant les stages d'été à Béziers !

Maitre Lee Won Sik en casse joumok sur des briques
Maitre Lee Won Sik en casse joumok sur des briques

 

 

 

 

 

 

– Maître, dites nous comment se passe en général les « envois » des maitres Coréens pour le développement du Taekwondo dans le monde ? Est-ce toujours d’actualité ?

Le Kukiwon continue de former des Maîtres pour les envoyer dans les pays ou le Taekwondo est moins développé.

 

– Les Coréens occupent toujours de bonnes places en technique, ont ils une mentalité plus appliqué et plus volontaire que les Français ?

Je pense que la volonté des compétiteurs est partout la même dans le monde. Mais les coréens s’entraînent beaucoup plus. En Corée, on s’entraîne de nombreuses heures chaque jours.

 

– Maître Lee, vous êtes né à Séoul en Corée du Sud le 10 avril 1958.  Vous avez donc vécu l’intégralité du développement du Taekwondo, est ce que pour vous le Taekwondo au niveau mondial diverge beaucoup de la pratique d’origine ?

Changé, non. Mais amélioré et plus structuré depuis que les compétitions techniques existent.

 

Maitre Lee Won Sik casse en mo dum bal yop tchagui
Maitre Lee Won Sik casse en mo dum bal yop tchagui

– Retournez vous régulièrement en Corée, quel contacte gardez vous ?

Je retourne en Corée régulièrement, d’abord pour voir ma famille et mes amis. J’ai gardé des contacts avec plusieurs Maîtres en Corée.

 

-Une vie de famille en France ?

J’ai trois filles de 24, 22 et 12 ans. Aujourd’hui je suis marié avec Christine qui est aussi enseignante et qui me remplace lors de mes absences au club.

 

– À 50 ans passé, vous avez une forme et une puissance dans vos techniques à faire pâlir les jeunes de 20 ans, vous avez un secret ?

Simplement beaucoup d’entraînement et d’entretien physique. Je fais tous les jours 1 ou 2 heures de vélo et je joue au golf 4 fois par semaine.

 

Portrait de Maitre Lee Won Sik
2 fois Champion combat de Corée et 10 ans entraineur de l’équipe de France Technique… Maitre Lee Won Sik est aussi discret que redoutable !

 

– Depuis combien de temps enseignez vous ?

J’étais déjà enseignant à 17 ans en Corée et j’enseigne en France depuis 1983.

 

– Vous avez été entraineur de l’équipe de France Technique durant 10 ans, vous gardez toujours un oeil sur eux ?

Quelquefois il m’arrive de leur donner un coup de main si l’entraîneur me le demande.

 

– Existe t-il des « rencontres amicales » avec les autres nations comme en combat afin de motiver et booster les performances des techniciens Français ?

Rencontres amicales, non. Mais l’équipe de France participe à de nombreux opens afin de se tester et de préparer les championnats.

 

Maitre Lee Won Sik stage d'été à Béziers
Maitre Lee Won Sik, un Maitre qui n’a pas peur de mouiller son dobok ! Le voici ici lors d’un stage d’été vers Béziers, sur les plages de Portiragne et Valras.

 

– Chaque été, vous faites un stage d’une semaine à Béziers (en salle, sur la plage et dans l’eau), après avoir personnellement participer à ce stage, j’ai envie de dire que c’est le meilleur stage de la saison ! On est au courant de ce stage surtout par bouche à oreille, pourquoi pas plus de publicité ?

Pourquoi pas plus de publicité ? Vous savez, je suis quelqu’un d’assez discret. Les gens qui viennent à mon stage sont très motivés, les mêmes reviennent régulièrement et ce sont eux qui en parlent.

 

 

– On ressent, à chaque cours que vous faites, cette passion de la transmission du Taekwondo, d’où viens cette passion ?

J’aime le Taekwondo et je continue à pratiquer. Lorsqu’on aime quelque chose, on a envie de faire partager et de transmettre son savoir. Et puis, je continue moi-même a rechercher encore et toujours.

 

Maitre Lee Won Sik en démonstration
Maitre Lee Won Sik en démonstration
Maitre Lee Won Sok au Han Ma Dang de Béziers
Maitre Lee Won Sik organise tous les ans le Han Ma Dang de Béziers, une compétition festive avec de la casse et de la technique.

 

 

 – Vous organisez tous les ans également (au mois de juin), une compétition qui se veut festive : le Han Ma Dang de Béziers… Que veux dire Han Ma Dang ? D’où cela viens exactement ? Le Han Ma Dang de Corée est il sur le même principe ?

Han Ma Dang veut dire grande fête pour tous. Bien sûr, si en Corée il est organisé sur le même principe, il est beaucoup plus varié au niveau des catégories et du nombre des compétiteurs et il dure plusieurs jours.

 

– Pour ceux qui souhaiterai effectuer un stage de Taekwondo en Corée, un conseil ?

Un pratiquant de Taekwondo qui a la chance de pouvoir se rendre en Corée doit avant de partie préparer son voyage et son stage. Il peut demander conseil à un Maître de Corée avant de partir ou bien à quelqu’un qui a déjà été en Corée et qui pourra lui indiquer ou aller. Sinon, on peut demander conseil au Kukiwon.

 

– Maître Lee, Merci beaucoup d’avoir donné de votre temps, on vous dis à très bientôt

 

Marlène Harnois, en route pour les jeux Olympiques en Taekwondo?

Marlène Harnois, ou la rage de gagner !!

Je suis fier de vous présenter Marlène Harnois qui a très gentiment et sans hésitation répondu à mes quelques questions, voici son Interview.

Portrait de Marlène Harnois
Marlène Harnois, une Championne de Taekwondo qui n’a peur de rien !
  • Éric Albasini : Bonjour Marlène, tout d’abord, merci d’avoir accepté de donner de ton temps pour répondre à ces quelques questions pour le site taekwondoclub.fr (TaeKwonDo Club France).

– Marlène Harnois : Bonjour, je viens de remporter l’open d’Israël, j’essaie de me concentrer…
En effet, cela me fait plaisir de répondre à cet interview car je suis vraiment reconnaissante des encouragements et des félicitations que je reçois de la part de taekwondoïstes, alors c’est avec le sourire que je vais répondre aux questions !

 

  • À quel âge as tu commencé le Taekwondo ? Dans quel club ? Le coup de foudre a t-il été immédiat ? 😉

– J’ai commencé le taekwondo à l’âge de 4 ans dans un club près de chez moi (Greenfield Park, Canada). J’ai adoré dès mon premier cours mais mon professeur me trouvait un peu trop jeune alors j’ai du patienter quelques mois avant de joindre le groupe. Du coup, je regardais ma sœur Stéphanie et j’avais tellement envie de faire comme elle… lol ou de faire un combat avec elle…ça dépendait des jours !!!

 

marlene Harnois-contre croate
On vois le score de 4 à 0… ça chauffe pour les adversaires de Marlène !!

 

  • Pourquoi le Taekwondo ?

– Le choix du taekwondo c’est fait par hasard car je ne connaissais pas du tout ce sport a l’époque (1990). À la base je voulais faire du Kung-Fu ou du karaté, j’étais attirée par les arts martiaux de manière générale.  Au final, je ne regrette pas du tout mon choix, d’autant plus qu’il s’agit désormais d’un sport Olympique ! 😉

 

  • Tu es née à Montréal, de quel façon as tu « atterri » en France ? Tu concours pourtant uniquement pour la France, non ?

– J’ai un parcours plutôt atypique… En faite, j’ai représenté  l’équipe Canadienne de 1997 a 2002. Du coup, j’ai eu l’occasion de rencontrer M. Philippe Bouédo ainsi qu’Oury Stantzman lors de différentes compétitions internationales en junior.

Suite à ma médaille de bronze lors du Championnat du Monde junior 2000, la FFTDA m’a alors proposé d’intégrer le pôle France d’Aix en Provence dans le cadre de la Solidarité Internationale Francophone. Il s’agissait d’un programme destiné a accueillir un athlète francophone chaque année au sein de l’équipe de France.

C’est ainsi qu’à l’âge de 14 ans, je suis arrivée en France pour la première fois. Au cours de la saison 2001-2002, j’étais entrainé par Patrick Stanzak dans un collectif composé de Myriam Baverel, Pascal Gentil, Bruno Ntep, Mamédy Doucara… Alors, j’ai rapidement trouvé mes repères en France et crée des liens avec mes coéquipiers ! Après une saison très réussie (à 15 ans, je suis surclassée en senior et remporte la première Coupe du Monde Francophone), je dois quitter l’aventure et retourner dans mon club (Blackbelt World, Toronto, CA).

Quelques années plus tard, Myriam Baverel devient entraineur national et me propose de revenir au pôle France… 10 jours plus tard j’étais dans l’avion et je déposais un dossier de naturalisation à la mairie ! En 2008, j’obtiens enfin ma naturalisation française soit quelques jours avant de remporter le Championnat d’Europe !

 

  • Peux tu nous donner ton parcours avant d’arriver au pôle France?

– Championne Canadienne de 1997 a 2002.
– Vainqueur du US Open 1999.
– 3ème au Championnat du Monde junior 2000.
– Vainqueur de la Coupe Internationale de France 2001.
– Vainqueur de la Coupe du Monde Francophone 2002.

 

  • Tu suis un programme scolaire sport.com en plus de tes entrainements, peux tu expliquer à nos lecteurs de quoi il s’agit, comment cela se passe ? Dis nous pourquoi il est adapté aux sportifs de haut niveau ?

– Il s’agit d’une formation en journalisme et communication dispensé à l’INSEP (en partenariat avec le CFJ) et réservé uniquement aux sportifs de haut niveau. Le planning de cours est adapté en fonction de nos horaires d’entrainements et compétitions. L’an dernier, Glawdys Épangue a obtenu son diplôme avec la spécialisation radio… Anne Caroline Graffe poursuit sa 2ème année. De mon coté, j’ai validé mes cours et je travaille présentement au service communication chez Conix Consulting.

 

Marlène Harnois au universiades 2011
Admirez l’amplitude de ce magnifique Dolieu Tchagui de Marlène Harnois lors des Universiades 2011 !

 

  • Dernièrement tu as remportée les Universiades 2011 et l’Open de Russie 2011, depuis 2001 tu es en constante évolution… Que de bons résultats en compétition, le rêve Olympique doit bouillonner dans ta tête je suppose !?

– Ouiiiiiiii !!! Forcement, c’est dans ma tête en permanence ! C’est plus qu’un objectif…c’est un rêve ! Maintenant, je dois être sélectionnée pour partir au Tournoi de Qualification Olympique en janvier prochain et décrocher le quota.
En attendant, je suis mobilisée a fond et je fais tous les sacrifices nécessaires afin de décrocher l’or le 9 aout prochain !!!

 

Marlène Harnois vainqueur universiades 2011
Marlène Harnois, pleine de joie lorsqu’elle remporte les Universiades 2011

 

  • Avec tout ça, y a t-il de la place pour un petit copain ?

Ouiii…. et ça tombe bien puisque nous poursuivons le même rêve (Samuel Coco-Viloin, athletisme-110m haies) !!! Alors on se comprend, on s’entraide et on se challenge … En plus, à deux on est plus fort ! 😉

 

  • Dis nous Marlène, à qui ou (et) à quoi dois tu ces résultats si fructueux ?

Je pense qu’il s’agit d’un travail d’équipe…Derrière chaque victoire,  il y a énormément de gens qui y ont contribué dans l’ombre. Je pense a Myriam Baverel, a toute l’équipe, à mon club l’AUC,  à la FFTDA, au staff médical… Mais également, à tous ceux qui nous soutiennent et encouragent, je pense a ma famille, mes copines, mes amis au Canada, à Soutien France Taekwondo… à mes potes Miguel, Karim Aoudja, Justin Nomo-Landry…

 

  • Quel est ton plastron électronique de prédilection ? Quels sont les différences dans ta pratique selon les modèles ?

– Je n’ai pas forcement un modèle de plastron de prédilection car on doit toujours s’adapter selon le support utilisé car il y a pratiquement autant de compétitions qui utilisent le système LaJust que Daedo.  A partir du moment où ce sont des plastrons électroniques ça me convient… (pas comme au Tournoi Mondial de Qualification Olympique… par exemple !)

 

Marlène Harnois contre la croate
L’adversaire la plus redoutée de Marlène est elle-même, je crois que la Croate sur cette photo pense la même chose lol !

 

  • Quelle est ton adversaire la plus redoutable pour toi ?

– Lol…moi même !!! Je ne sais pas si c’est prétentieux de dire ça… mais je ne crains personne. Je pense que j’ai les capacités de gagner mais pour ça je dois être mobilisé à 100% sur mon combat et rester concentrée sur ma stratégie!

 

  • Marlène, raconte nous ton meilleur moment sur le tatamis ou dans un dojang ?

– Tout d’abord, je prends du plaisir au quotidien… J’aime tout simplement mon sport et ce que je fais me rend heureuse ! En compétition, mon meilleur souvenir restera toujours ma victoire au Championnat d’Europe juste après avoir obtenu ma naturalisation car pour moi c’était super important de marquer le coup et d’offrir cette victoire a tout ceux qui y croyaient !

 

  • Quelle est ta compétition préférée ?

Il n’y a pas vraiment une compétition que je préfère… j’en aime plusieurs pour des raisons différentes. Forcement j’adore le TIP pour le public français et cela me permet de voir les jeunes. Ensuite, j’aime bien le US Open car ça me rappelle mes racines Nord-Américaines. Enfin, chaque compétition est une opportunité de voyager, de découvrir de nouveaux endroits et de m’ouvrir à d’autres cultures. J’aime bien l’Israël et l’Asie aussi !

 

Marlène, un Grand Merci encore, je croise vraiment les doigts pour toi, à très bientôt sur le tatamis 😉

 

Marlène Harnois parmi l'équipe de France Féminine de Taekwondo
Marlène Harnois parmi l’équipe de France Féminine de Taekwondo. De gauche à droite : Alison Pinteno, Floriane Liborio, Stéphanie Ollive, Marlène Harnois et Anne-Caroline Graffe.